Principales dispositions du nouveau texte

| Par Eric Mascaro

La prévention au travail renforcée.

La loi N° 2021-1018 du 2 août 2021 vient renforcer la prévention en santé au travail.

Le CSE ne peut pas se réunir en l’absence de son président.

Les principales dispositions de ce nouveau texte sont :

1 - Le contenu du document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) est renforcé.
- Le DUERP devra désormais répertorier l’ensemble des risques professionnels auxquels sont exposés les travailleurs et assurer la traçabilité collective de ces expositions.
- L’employeur devra transcrire et mettre à jour dans le DUERP les résultats de l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité de ses salariés(es).

Les résultats de cette évaluation devront déboucher :
- Pour les entreprises d’au moins 50 salariés, sur un programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail. Ce programme devra être présenté au comité social et économique (CSE) dans le cadre de sa consultation sur la politique sociale ;
- Pour les entreprises de moins de 50 salariés, sur la définition d’actions de prévention des risques et de protection des salariés, qui devront être consignées dans le DUERP et être présentées au CSE, s’il existe.

Le CSE devra être consulté sur le DUERP et sur ses mises à jour.

Attention : L’entrée en vigueur de cette procédure de dépôt dématérialisée sera progressive, au 1er juillet 2023 pour les entreprises d’au moins 150 salariés et au 1er juillet 2024 pour les entreprises de moins de 150 salariés.

Les modalités de conservation et de diffusion du DUERP vont être également modifiées.

- A ce titre, le DUERP et ses mises à jour font l’objet d’une procédure obligatoire de dépôt dématérialisé sur un portail numérique, outre une transmission au service de prévention et de santé au travail (SPST) auquel l’entreprise adhère.

2 - Les missions des services de santé au travail (SST), qui deviennent les « services de prévention et de santé au travail » (SPST), sont étendues (comme par exemple, l’évaluation et la prévention des risques professionnels, les actions de promotion de la santé sur le lieu de travail…).

Les SPST seront notamment chargés des campagnes de vaccination et de dépistage ainsi que d’autres missions : de conseils en matière de conditions de télétravail…

3 - La création du passeport de prévention.
• Le passeport de prévention est un document attaché à la personne du salarié et non à l’entreprise qui l’emploie.
• Toutes les formations suivies par le travailleur sur la santé et la sécurité devront figurer dans ce passeport.
• Les demandeurs d’emploi ont la possibilité d’ouvrir ce passeport.
• Le passeport de prévention sera intégré dans le passeport d’orientation, de formation et de compétences si le salarié ou demandeur d’emploi en possède un.

4 - La définition du harcèlement sexuel au travail est modifiée pour être harmonisée avec celle du Code pénal (art. 222-33).

« Le harcèlement sexuel au travail est matérialisé lorsqu’il est subi par le salarié et non pas lorsqu’il est imposé par l’auteur ou les auteurs. »
En effet, celui-ci a été modifié en dernier lieu en 2018 pour y intégrer les propos et comportements à connotation sexiste, ce qui n’a pas été fait dans le code du travail.

L’article L.1153-1 du Code du travail est donc ainsi modifié :
« Aucun salarié ne doit subir des faits :

Soit de harcèlement sexuel, constitué par des propos ou comportements à connotation sexuelle « ou sexiste » répétés qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ;

Le harcèlement sexuel est également constitué :
« a) Lorsqu’un même salarié subit de tels propos ou comportements venant de plusieurs personnes, de manière concertée ou à l’instigation de l’une d’elles, alors même que chacune de ces personnes n’a pas agi de façon répétée...
« b) Lorsqu’un même salarié subit de tels propos ou comportements, successivement, venant de plusieurs personnes qui, même en l’absence de concertation, savent que ces propos ou comportements caractérisent une répétition...

Soit assimilés au harcèlement sexuel, consistant en toute forme de pression grave, même non répétée, exercée dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers. »

Formation des membres du CSE et de la personne référente Harcèlement Sexuel

La formation des IRP évolue également…

Les membres de la délégation du personnel du CSE et le référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes bénéficient de la formation nécessaire à l'exercice de leurs missions en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail.

La formation est d’une durée minimale de 5 jours lors du premier mandat des membres de la délégation du personnel.

En cas de renouvellement de ce mandat, la formation est d’une durée minimale :
• de 3 jours pour chaque membre de la délégation du personnel, quelle que soit la taille de l’entreprise ;
• de 5 jours pour les membres de la commission santé, sécurité et conditions de travail dans les entreprises d’au moins 300 salariés(es)